Nous sommes ravis d’annoncer la tenue du 17ème colloque scientifique organisé par l’Association Française d’Halieutique sur le thème :

« Diversité(s) dans les socio-écosystèmes, quels atouts pour leur résilience ? »

Le colloque se déroulera du 24 au 26 juin 2026 au sein de l’Institut Agro à Rennes, précédé de deux jours d’atelier prévus les 22-23 juin.

Un appel à résumés et à propositions d’ateliers sera diffusé prochainement.

Dans un contexte de pressions anthropiques croissantes sur les écosystèmes et les ressources halieutiques (changement climatique, surexploitation, pollution, intensification des usages côtiers) et de changements parfois rapides et imprévisibles des contextes socio-économiques, assurer les conditions de l’adaptation et de la résilience des socio-écosystèmes halieutiques apparaît comme un défi majeur. Ces systèmes sont régis par de multiples interactions entre dynamiques écologiques et sociales à différentes échelles de temps et d’espace. La diversité, dans sa compréhension la plus large – biodiversité et diversités sociale, culturelle, économique, technologique ou de gouvernance – émerge ainsi comme un facteur clé pour l’adaptation et la résilience face aux aléas et aux changements.

La biodiversité peut contribuer à augmenter la robustesse, l’adaptabilité et la capacité de récupération des écosystèmes face aux perturbations naturelles ou anthropiques. La diversité des habitats est un support de stabilité et de résilience. La diversité génétique permet aux populations de s’adapter à des conditions environnementales plus variables et changeantes. La diversité spécifique, en augmentant le nombre d’interactions écologiques (prédation, compétition, …), pourrait contribuer à stabiliser les réseaux d’interaction et à limiter les effets dominos. La diversité fonctionnelle, définie comme la variété des rôles écologiques joués par les espèces, pourrait compenser la raréfaction ou la disparition d’espèces en assurant la redondance des fonctions écosystémiques clés.

La diversité des métiers de la pêche et de l’aquaculture, qui intègre la pluralité des modèles d’exploitation, des espèces ciblées par la pêche ou élevées, des zones exploitées, des formes d’organisation et des savoirs locaux, pourrait également constituer un facteur clé de résilience face aux perturbations. Elle permet par exemple de répartir les risques lorsque certaines espèces deviennent moins disponibles ou moins rentables, en permettant d’en valoriser d’autres. Cette diversité et la polyvalence associée favoriseraient également l’adaptation des activités aux changements environnementaux et aux fluctuations économiques (variation des prix, accès aux marchés). Sur le plan social, la coexistence de métiers différents peut soutenir des savoirs variés et questionne l’uniformisation et la concentration des modèles d’organisation qui pourraient rendre les systèmes plus vulnérables. La production de normes adaptées aux contextes renvoie à des questions d’innovation et de pluralité institutionnelle, juridique, et des savoirs, elles-mêmes au cœur des processus de gouvernance partagée et de gestion adaptative.

Cependant, ces différentes formes de diversité peuvent aujourd’hui être menacées par des dynamiques contraires, pouvant ainsi réduire la capacité d’adaptation des socio-écosystèmes face aux aléas et crises futures. L’exploitation par la pêche, le changement climatique et l’anthropisation croissante des littoraux fragilisent les habitats essentiels et peuvent réduire la diversité intraspécifique, spécifique et fonctionnelle en favorisant certaines espèces ou fonctions écologiques. Ainsi rendus plus homogènes, les écosystèmes seraient plus vulnérables et moins résilients face aux perturbations futures. La standardisation des pratiques de pêche ou d’aquaculture, encouragée par la recherche de productivité et la pression des marchés mondialisés, peut conduire à l’uniformisation des modes d’exploitation et des espèces ciblées. La gouvernance et les politiques de gestion plus centralisées et uniformes peuvent être moins adaptées aux spécificités locales et écarter les savoirs locaux et les formes d’organisation plus concertées.

Repenser la gestion des ressources halieutiques à l’aune de la diversité implique un dialogue entre et au-delà des disciplines, intégrant les dimensions écologiques et humaines dans une vision systémique et inclusive. Ce colloque international vise à explorer comment ces formes de diversité peuvent être quantifiées, reconnues, valorisées, préservées, ou au contraire altérées. Il s’agira aussi de questionner les liens entre diversité(s) et résilience dans les socio-écosystèmes halieutiques, à différentes échelles et dans divers contextes, afin de construire des trajectoires durables pour les socio-écosystèmes halieutiques d’aujourd’hui et de demain.

La Politique commune de la pêche (PCP) a connu de profonds changements au cours des cinq dernières décennies. Ces évolutions ont fondamentalement façonné les pêcheries européennes. Considérée comme l’une des politiques les plus intégrées au monde, la PCP a pour objectifs (que nous soutenons pleinement) de préserver la durabilité à long terme de la pêche et de l’aquaculture, de contribuer à la protection de l’environnement marin, de garantir la disponibilité des ressources alimentaires et d’assurer un niveau de vie équitable aux communautés de la pêche et de l’aquaculture.

Dans le cadre de l’Évaluation de la PCP, la Commission Européenne a récemment ouvert un appel à contributions et avis.

L’AFH a souhaité y apporter le fruit des ses réflexions. A travers cette contribution et au vu de la situation actuelle, l’AFH revient sur les dix années de mise en œuvre de la dernière réforme de la PCP et présente plusieurs propositions d’amélioration face aux défis à venir.

L’AFH a récemment signé une tribune en soutien à l’Ifremer. Depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs ont délaissé la recherche visant à produire de la connaissance non rentable au profit de l’innovation. A l’heure du changement climatique et de la crise majeure de la biodiversité, la recherche en écologie n’est pas soutenue comme elle devrait l’être. Malgré ce constat alarmant, la crainte d’un avenir bien plus sombre pousse l’AFH à appeler à ne pas porter au pouvoir un gouvernement qui ferait de la science et du savoir un ennemi, de la biodiversité et de l’environnement une contrainte négligeable et une variable d’ajustement pour le budget de l‘Etat et de l’Union Européenne. La recherche nécessite d’engager des moyens humains et financiers sans censures ni soucis de rentabilité à court terme. La science se nourrit d’universalité et d’échanges internationaux, elle fait fi des frontières pour le bien de l’humanité. L’AFH appelle tout un chacun à défendre ces valeurs lors des prochaines élections législatives.

Parce que nous sommes conscients de l’importance des Océans, de leur
biodiversité et de tous les services qu’ils rendent,

Parce que nous savons que l’Ifremer est ambassadeur des Océans,

Parce que nous connaissons l’excellence de la recherche et de
l’expertise de l’Ifremer et son rayonnement à l’international,

Parce que nous jugeons déterminante la recherche apportée par l’Ifremer
pour le suivi des socio-écosystèmes marins exploités dans un
environnement changeant,

Parce que nous sommes témoins du rôle crucial de l’expertise et de
l’appui apportés par l’Ifremer
pour la gestion des pêches,

Parce que nous avons vu que l’Ifremer a toujours su se réinventer pour
se mettre au service de la connaissance et de la société,

Nous affirmons que sans l’Ifremer, il ne peut y avoir d’espoir d’une
pêche durable, respectueuse des hommes et des écosystèmes, et
considérons qu’appauvrir l’Ifremer c’est déshériter les générations
futures,

Aussi, nous, membres de l’Association Française d’Halieutique, avons
signé la tribune de soutien à l’Ifremer.

Quels chemins pour une exploitation équitable et durable des ressources halieutiques ?

Les mers “brûlent”… la biodiversité aquatique, silencieuse aux oreilles du monde, et les pêcheurs sont à la peine ! 66% des océans subissent des pressions anthropiques alors que 15% subsistent à l’état « sauvage ». Les paysages marins évoluent. Les surconsommations des pays du Nord entravent l’accès aux ressources de ceux du Sud, renforçant les iniquités entre Nord et Sud. Des inégalités intergénérationnelles se profilent.

Malgré une certaine prise de conscience des décideurs depuis deux décennies, le « court termisme » politique prend encore trop souvent le pas sur l’élaboration de stratégies de gestion de long terme plus à même de préserver durablement la biodiversité, de réduire et prévenir les inégalités socio-économiques, et d’assurer la sécurité alimentaire des populations. Le souhait de la Commission Européenne d’établir une vision partagée de l’avenir de la pêche ouvre les voies d’un « green deal » de la mer qui ne peut toutefois s’envisager sans une meilleure compréhension des socio-écosystèmes marins et le développement d‘outils pour les préserver sur le long-terme.

Dans ce contexte, l’AFH organise un colloque scientifique pour évoquer les apports de la recherche aux enjeux de partage durable et équitable des ressources aquatiques entre acteurs, entre Nord et Sud, mais également entre générations, en évoquant notamment :

  • les effets du changement global sur la biodiversité, le fonctionnement et la structure des socio-écosystèmes, et comment ceux-ci peuvent redéfinir les critères d’équité et de justice climatique,
  • les conditions d’accès aux espaces et aux ressources halieutiques pour un partage plus équitable de la rente,
  • des modèles de socio-écosystèmes marins afin d’anticiper les transformations à venir et de proposer des indicateurs d’équité et de durabilité pertinents,
  • les études de sensibilité, d’empreintes, d’impacts, de cycle de vie, multi-critères,
  • les approches participatives pour l’élaboration et l’analyse de scénarios (co-construction),
  • la recherche-action pour devenir acteur de la transformation des pêcheries,
  • des représentations intégratives des socio-écosystèmes (« from sea to fork »),
  • le rôle social du secteur et des pêcheurs (« fishers for the future »),
  • la gestion spatiale marine (e.g. AMPs) et les conflits d’usage (pêche artisanale, EMRs),
  • la transition écologique en halieutique (décarbonation, EMRs, plastique)

Le colloque porte une attention particulière aux contributions des doctorants. Une session sera par ailleurs dédiée aux travaux concernant les rives nord et sud du bassin méditerranéen. Enfin, ce colloque sera aussi un lieu de partage art-science-société au travers de performances d’acteurs, de graphistes ou de conteurs de sciences. Les démarches art-science montrent que l’art peut remodeler les énoncés scientifiques et augmenter leur force de pénétration dans les enjeux de société. L’état de l’art prend alors tout son sens !

⚠️ Cette année, l’inscription est à réaliser via la plateforme sciencesconf.org (lien ci-dessous). Lors de votre première connexion, cliquez sur le petit bouton bleu « connexion » sous la bannière à droite puis sur « créer un compte » (ou « mot de passe oublié » si non visible) pour obtenir un identifiant et un mot de passe et enfin accéder à la page d’accueil pour soumettre un résumé.