Titre du projet: Etude de la distribution des bioconstructions et de la connectivité chez l’annélide polychète marin grégaire Sabellaria alveolata (Hermelles).
Champs disciplinaires: modélisation des écosystèmes marins; modélisation déterministe; facteurs biotiques et abiotiques / climatologies; cycle de vie; connectivité larvaire; dynamique des communautés benthiques; modèle DEB
Lieu: IFREMER Centre de Bretagne – Brest, France
Laboratoire: DYNECO Laboratoire d’Ecologie Benthique Cotière (LEBCO)
Porteur(s) du projet: Drs. S. Dubois, M. Marzloff and P. Cugier
Type de contrat: CDD 12 mois niveau postdoctorat (temps plein)
Employeur: Ifremer, Centre de Bretagne
Fin des candidatures: 30/10/2017
Début du contrat: 01/02/2018 au plus tard
Cadre scientifique du projet (REEHAB) – Les polychètes de la famille des Sabellariidae sont des espèces tubicoles et grégaires, qui construisent des formations biogéniques dans les écosystèmes côtiers tropicaux et tempérés. Ces bioconstructions sont connues pour fournir un nombre important de rôles écologiques et de services écosystémiques, comme par exemple la protection du trait de côte, ou la fourniture d’habitats pour de nombreuses espèces. En Europe, Sabellaria alveolata est une espèce commune intertidale distribuée des côtes marocaines à l’Ecosse et il apparait aujourd’hui impératif de mieux comprendre la formation et l’évolution de ces habitats biogéniques pour les protéger et les gérer de façon efficace. En particulier, les récifs à Sabellaria sont listés comme des habitats clés au regard de l’Annexe 1 de la Directive Européenne Habitat. Suivre ces récifs à l’échelle européenne est un challenge critique qu’il est nécessaire de mener pour proposer un suivi pertinent et des indicateurs du bon état de santé des bioconstructions à S. alveolata.
En conséquence un projet européen (baptisé REEHAB – www.hermelles.fr) a été lancé en 2016 pour définir et évaluer le statut et l’état de santé écologique des bioconstructions à S. alveolata en Europe et suggérer des outils pour mettre en place des mesures de suivi et de protection dans les écosystèmes ou cette espèce se développe. Ce projet se décompose en 4 objectifs complémentaires.
Objectif 1 – Produire une cartographie passée et présente de la distribution des bioconstructions à Sabellaria alveolata en Europe;
Objectif 2 – Suivre de façon continue et régulière certaines bioconstructions et leurs compétiteurs éventuels;
Objectif 3 – Mesurer l’état de santé des bioconstructeurs à l’aide de marqueurs physiologiques;
Objectif 4 – Comprendre comment les facteurs biotiques et abiotiques affectent la distribution de S. alveolata et établir des cartes de connectivité des principales bioconstructions sur l’ensemble de la zone de distribution de cette espèce.
Objectifs spécifiques de ce projet postdoctoral.
Nous sommes à la recherche d’un chercheur postdoctorant motivé et dynamique pour travailler dans le cadre de l’objectif 4 du projet REEHAB, intéressé par la connectivité et plus particulièrement la construction de cartes de connectivité larvaire de cette espèce en utilisant un
modèle hydrodynamique (comme MARS 3D développé par l’IREMER). La principale mission est de caractériser les effets des patrons hydrodynamiques sur la dispersion larvaire de Sabellaria alveolata et de produire des cartes de connectivité afin d’aider au développement d’outils de gestion et de planification spatiale. Ce projet postdoctoral bénéficiera des données biologiques rassemblées dans le cadre de REEHAB et notamment de données géoréférencées passées et présentes de l’espèce ainsi que des mesures biologiques réalisées sur les adultes (densité de femelles, fécondité …) et sur l’écologie larvaire (durée de vie, croissance, mortalité …). Un modèle mécaniste de la distribution de cette espèce sera alors développé avec une complexité croissante. La zone géographique considérée sera dans un premier temps restreinte à la configuration MANGA du modèle hydrodynamique MARS 3D qui couvre le Golfe de Gascogne et la Manche avec une résolution spatiale de 4 km. Plusieurs zones à résolution plus fine (500 m) sont également disponibles sur les côtes françaises et pourront être utilisées pour des questions ou des tests sites-spécifiques. La fusion de ce modèle avec des modèles qui tendraient à étendre l’emprise géographique (e.g. HYCOM ou le Portuguese Coast Operational Modelling System (PCOMS) basé sur le modèle MOHID) sera considérée en fonction des premiers résultats. Plusieurs scénarios seront explorés pour tester la sensibilité des patrons de dispersion et la connectivité, notamment en fonction de la durée de vie larvaire, de la température et de la croissance larvaire, de la mortalité, du succès de sédentarisation …).
Dans un second temps, si le temps le permet, un modèle énergétique des adultes (type DEB) pourra être implémenté dans un modèle de dynamique de population pour apprehender l’ensemble du cycle bentho-pélagique de l’espèce (adultes et larves). Une telle approche est novatrice et permettra de bien prendre en compte les conséquences des changements spatiaux et temporels de fécondité et de simuler sur le long-terme la dynamique de plusieurs générations. Cette approche intégrée permettra de (1) reconstruire la dynamique historique des changements de présence de ces bioconstructions en les testant avec des données de la littérature ancienne, et (2) de prédire les conséquences de changements globaux en explorant l’influence de paramètres environnementaux. De nombreuses données terrains viendront en appui pour valider les simulations.
Au-delà de valorisations telles que les publications scientifiques, ce travail permettra d’identifier – au moins pour les côtes françaises – les formations récifales qu’il est critique de maintenir du point de vue de leur connectivité. Par exemple, ce travail aidera à la priorisation des sites en terme de gestion et de restauration et aidera aux nombreuses demandes d’aides aux politiques publiques pour assister dans la planification spatiale et la définition de zones spéciales de conservation ou d’aires marines protégées.
Comment candidater?
Merci d’envoyer les documents suivant à : Stanislas Dubois (Stanislas.Dubois@ifremer.fr) avec copie à Martin Marzloff (Martin.Marzloff@ifremer.fr) et Philippe Cugier (Philippe.Cugier@ifremer.fr):
(1) Un court CV et une lettre de candidature montrant vos intérêts pour le sujet et comment il s’insère dans votre carrière scientifique;
(2) Une liste synthétique et résumée de vos principaux travaux en lien (plus ou moins étroit) avec le sujet (2 pages max.) : publications scientifiques et/ou rapports
(3) Des lettres de recommandation (si voulu – non nécessaire);
(4) Une copie de votre diplôme de doctorat (un lien avec le catalogue SUDOC ou le portail français des thèses pour les étudiants français est suffisant).